– spge –
L’Année
2024
1.
La réforme du secteur de l’eau
Le 13 décembre 2023, le Parlement a adopté le décret relatif à la gouvernance du secteur de l'eau.
Entré en vigueur le 1er janvier 2024, ce décret encadre la mise en œuvre de la réforme comme suit :
- Il précise le rôle de coordination de la SPGE et notamment, il consacre le fait que la SPGE a, notamment, pour objet « d'intervenir dans les opérations qui constituent le cycle de l'eau ainsi que de promouvoir la coordination de ces opérations et la mise en œuvre de synergies, en ayant la faculté de mettre en œuvre des plateformes collaboratives sectorielles et des centres de services partagés, tout en recherchant l'optimalisation et l'harmonisation des activités du secteur de l'eau en Région wallonne » ;
- Il institutionnalise ainsi un comité de coordination au sein des organes de gestion de la SPGE dans le cadre de son rôle précité.
Le 29 mars 2024, le Comité de coordination tel que défini par le décret du 13 décembre 2023 et les statuts de la SPGE a été désigné par le Conseil d’administration avec notamment pour mission de :
- contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie sectorielle concertée et intégrée ;
- promouvoir et superviser la mise en commun des moyens et le partage d’expertise au sein du secteur de l’eau à travers des plateformes collaboratives thématiques, des centres de services partagés.


Depuis fin 2017, le secteur public wallon de l’eau s’est engagé dans une dynamique de coopération
sectorielle sous l’impulsion du Gouvernement Wallon. Cette dynamique s’est traduite, entre autres, dans un Plan Industriel du secteur. Le plan industriel cristallise une ambition commune pour le secteur à l’horizon 2030 et identifie les axes de transformation prioritaires. Ce Plan industriel est véritablement le fil rouge de cette dynamique de coopération, pilotée par le Comité de coordination du secteur.
Depuis l’édition de ce Plan industriel 2021-2030, 7 plateformes sectorielles thématiques ont été mises en place pour développer et opérationnaliser cette dynamique de coopération sectorielle, identifier et mettre en œuvre les synergies utiles à travers de Centres de Services Partagés (CSP) et de projets sectoriels. Plusieurs Centres de Services Partagés ont vu le jour : Digit’Eaux, Talent’eaux, Prevent’eaux, Certib’eaux et Lab’eaux. D’autres sont amenés à voir le jour. Plusieurs projets sectoriels ont également été mis en œuvre. Quelques exemples de projets : la déclinaison de la stratégie énergétique du secteur en projets concrets, la mise en œuvre d’un SIG sectoriel, des actions communes pour le recrutement et la formation du personnel, le SRRE, l’harmonisation des cahiers des charges, le déploiement d’un Incubateur sectoriel, etc.
Aujourd’hui, cette dynamique de coopération sectorielle continue à se développer.
2.
Les PFAS dans les eaux épurées et les boues urbaines résiduaires en Wallonie
Bien qu’il n’existait pas, début 2024, d’obligation de suivi des PFAS en assainissement, il a été décidé de mettre en place une démarche proactive sur ce sujet :
- Un Comité de Suivi, réunissant les départements concernés du SPW-ARNE et de la SPGE, a été institué en avril 2024. L’ISSeP (Institut Scientifique de Service Public) y est également représenté ;
- Une étude portant sur l’état de l’art des connaissances sur les PFAS dans le secteur de l’assainissement a été confiée à l’OIEAU (Office International de l’EAU), en avril 2024 ;
- Afin de faire un état des lieux de la situation en Région wallonne, une première campagne de prélèvements et d’analyses des PFAS, qualifiée d’« Audit » a été réalisée en avril et en mai 2024. Lors de celle-ci, au moins une analyse a été réalisée sur toutes les eaux en sortie des stations d’épuration wallonnes existantes, ainsi que sur les boues produites par les stations équipées d’unités de déshydratation ;
- Un deuxième « Audit » a été réalisé entre fin octobre 2024 et début janvier 2025, afin de disposer d’un nouvel état des lieux, 6 mois après le premier audité réalisé ;
- Un « Screening » d’une durée de 6 mois mené sur une 40e de stations d’épuration. Dans le cadre de ce screening, des échantillons d’eau sont prélevés tous les mois en entrée et en sortie des stations et un échantillon de boues est prélevé tous les deux mois. L’objectif est d’obtenir une meilleure image de la variabilité des taux de PFAS, au cours du temps. Les résultats de ce screening sont en cours d’analyse, et, sur cette base, un plan expérimental de monitoring long terme sera établi.
D’autre part, le 10 octobre 2024, le Gouvernement wallon a mis en place une série de mesures temporaires concernant la présence de PFAS dans les boues d’épuration valorisées en agriculture.
« Se réinventer, c’est anticiper l’avenir »

3.
Protection des eaux potabilisables
L’année 2024 a marqué une avancée décisive dans la protection des eaux potabilisables en Wallonie.
Grâce au Contrat de gestion 2023-2028 et au Contrat de Services de Protection Unique (CSPU), les actions de prévention et de gestion des ressources en eau ont gagné en structuration pour une meilleure efficacité.
La protection des prises d’eau s’est intensifiée, avec l’accélération des études et la mise en conformité des infrastructures critiques. Les interventions en cas de pollution ont démontré l’importance de la réactivité des acteurs pour limiter les risques sur la ressource. En parallèle, la validation du programme quinquennal de protection 2024-2028, doté d’un budget de 83,5 millions d’euros, offre désormais un cadre stratégique et financier robuste pour la poursuite des actions engagées.
L’innovation et la veille scientifique ont pris une place croissante dans la stratégie de protection. Des collaborations clés ont été mises en place, notamment avec SPAQuE et le CRA-W, afin de mieux identifier les sources de contamination et améliorer la gestion des risques. En parallèle, la réflexion sur l’évolution du SRRE vers un troisième opus a été amorcée, anticipant ainsi les défis environnementaux à venir.
La protection quantitative a également été renforcée, intégrant des solutions alternatives et des schémas directeurs locaux pour assurer une meilleure résilience des ressources face aux pressions climatiques.
Enfin, la coopération sectorielle a été consolidée par la constitution du Centre de Services Partagé PREVENT’eaux qui joue, par la mise en commun d’expertises sectorielle, un rôle clé dans l’optimisation de la mise en œuvre et du suivi des objectifs et défis.

Société publique de gestion de l'eau.
Siège social et administratif :
Rue des Écoles, 17/19, 4800 Verviers
Rapports d'activités
2000 - 2020 Pdf téléchargeables
2021 Rapport en ligne
2022 Rapport en ligne
2023 Rapport en ligne