1.

2022 : face à l’inflation galopante,
la SPGE poursuit ses investissements
et maîtrise le Coût-Vérité-Assainissement

« Malgré le contexte, nous avons pu assurer la bonne gestion des investissements et continuer à construire nos stations d’épuration et nos différents ouvrages. Cela fut possible grâce à une priorisation affinée et à une collaboration renforcée… »

Formulé par un cadre de la SPGE, ce constat synthétise l’activité de l’institution en 2022, selon les deux axes majeurs que sont la maîtrise du Coût-Vérité-Assainissement (CVA) et le maintien des investissements. Ceci dans le cadre du master plan horizon 2030 défini par tous les acteurs de l’eau. Finalisé en 2021 par le comité de coordination sectoriel, il se base notamment sur 540 millions d’euros d’investissements à répartir au fil des années 2022-2027 en Wallonie.

Ce grand chantier implique la démarche de collaboration sectorielle qui se construit sur base de sept plateformes vouées à des matières interdépendantes : Ressources et Environnement, Innovation et R&D, Energie, Investissements, Talents, Digital, Qualité de l’Eau.

Au terme de deux ans de pandémie du covid-19 et de ses phases de confinements, 2022 voit le retour à un mode de travail autorisant le partage et la collaboration sans crainte de conséquences sanitaires. Primordial, quand, pour accomplir la mission, il faut confronter les expériences et les réflexions et assumer des défis. Dont la hausse inédite des prix des énergies et des matériaux. Un écueil majeur, après les inondations de l’été 2021 dont les conséquences affectent toujours le secteur de l’eau.
Inflation ? L’élément déclencheur apparaît au 24 février 2022, quand la Russie envahit l’Ukraine. Cette invasion a pour corollaire de réduire brutalement la livraison de gaz russe. D’où la hausse ultra-rapide des prix à la consommation du gaz naturel et de l’électricité. Au pic de la crise, vers la fin de l’été, selon le rapport annuel de l’Observatoire des Prix du SPF Economie, l’inflation moyenne du prix du gaz naturel atteint le niveau inouï de 109,2% ! Il faudra attendre novembre et décembre et un hiver sans période de grand froid pour voir les prix refluer.
Dès le premier trimestre 2022, la Belgique – comme les autres états européens- affronte donc une inflation moyenne globale de 10%. Durant cette année, le coût de l’énergie augmente de 57,9%.

3,2 millions d’habitants et 700 entreprises

Face à cette situation, le secteur de l’eau assume ses responsabilités et assure sa mission. Le secteur dans son ensemble souffre de la hausse des prix car il a besoin d’énergie pour fonctionner et continue à construire ou réparer des ouvrages indispensables.
Comment poursuivre les investissements et l’activité sans alourdir la facture pour le public ? Comment garder le cap des investissements tout en maîtrisant le CVA ? C’est une réalité dont l’impact se mesure jour après jour sur le terrain.

Pour assainir les eaux usées résiduaires, la SPGE et les sept opérateurs publics ou Organismes d’Assainissement Agréés (OAA) recourent à des produits réactifs, consomment de l’électricité, du carburant et du gaz et de l’eau. La SPGE et ses partenaires – les intercommunales AIDE (Liège)  , IDEA (Cœur de Hainaut), Idélux Eau (Luxembourg), inBW (Brabant Wallon), IGRETEC (Charleroi), INASEP (Namur)  et IPALLE (Wallonie picarde), doivent procurer au terrain les moyens d’effectuer des tâches multiples.

Pour rappel, le secteur assainit les eaux usées de 3 millions 600.000 habitants et 700 entités industrielles. Compte tenu de l’envergure du projet, les coûts de construction ou de réparation des ouvrages subissent de plein fouet le surcoût de l’inflation. Pour endiguer ce phénomène, les « financiers » modélisent des projections sur les plans d’investissements, en symbiose avec l’équipe « Investissements » et les Organismes d’Assainissement Agréés et le Service Public Wallonie. Ensemble, il faut adapter les planifications, optimiser les chantiers, serrer les coûts, réduire autant que possible la complexité des démarches administratives et donner la priorité à certains chantiers.
Exercée à tous les échelons, la vigilance permet de maintenir les objectifs du plan d’investissements sans raboter les 150 millions d’euros annuels dévolus aux divers ouvrages, stations d’épuration, armoires électriques ou la pose de collecteurs et d’égouts. Ce fut possible grâce à la collaboration sectorielle initiée en 2021 et amplifiée en 2022 sur base des plates-formes partagées.
Objectif 2030 : moins 20% d’énergie fossile

Tout ce qui précède, notamment la maîtrise du coût de l’épuration et du traitement des eaux usées, déborde du champ strictement économique car un des objectifs est le soutien des ménages confrontés à la facture d’eau, ce qui implique notamment de minimiser l’incidence du Coût-Vérité- Assainissement sur le coût global. Depuis 2017 ce coût précis n’a pas augmenté en dépit de la hausse constante des prix.
Une des priorités du plan de relance de la Région wallonne, « Get Up Wallonia » n’est-elle pas la maîtrise du prix de l’eau pour contribuer à assurer le pouvoir d’achat ? Par ailleurs, le Fonds Social de l’Eau est un outil indispensable pour les personnes affrontant la précarité. Par rapport à d’autres secteurs, celui de l’eau enregistre moins de 3% de factures non honorées par les consommateurs dans d’autres domaines, de la même importance pour la vie quotidienne.
Sous cet angle économique et social, touchant aux problèmes de la société, se profile la volonté de la SPGE d’intégrer davantage de solutions de production d’énergies renouvelables dans les processus. Pour 2030 l’ambition est de réduire de 20% la dépendance aux énergies fossiles. A lui seul, le secteur de l’assainissement consomme 190GWh/an. Pour 2030, ce chiffre devra revenir à 150 GWh/an. Ce qui conduit à la question de la capacité et des moyens. Pour le secteur de l’assainissement de l’eau, élément majeur de la protection de l’environnement, toutes les voies sont en cours d’exploration dans le but d’une production « zéro carbone ». Déjà, dans le réseau, des moyens de solutions sont mis en œuvre via le photovoltaïque, l’éolien, la biomasse mais aussi le pellet issu des boues de stations (cfr photos de la station de Wasmuël ci-dessus) ainsi que la riothermie et l’aquathermie.

Dans une vision d’avenir, la recherche mobilise les équipes fusionnées de la SPGE et de la SWDE. Elles planchent sur plusieurs thèmes, ouvrant des perspectives novatrices.
Ainsi, à Wasmuël, dans le Borinage, la station d’épuration de l’IDEA sèche les boues dans des serres grâce au soleil et à la géothermie pour en faire des pellets utilisés dans l’agriculture en tant qu’engrais organique. Des sources chaudes se trouvent dans le sous-sol de Saint-Ghislain. Parmi d’autres pistes, l’aquathermie, consiste à utiliser la chaleur de l’eau des canaux et rivières et châteaux d’eau avec des pompes à chaleur. Quant à la riothermie, elle permet de récupérer la chaleur des eaux d’égout.
A ce jour, 90% des eaux polluées sortent des stations d’épuration sont rejetées, propres, dans les cours d’eau. Pour la SPGE, en 2022 comme depuis les débuts, assainir les eaux polluées, beaucoup plus qu’une succession de techniques et de travaux, est certes une manière de concevoir le monde.
De chercher sans cesse à économiser un bien vital en le récupérant.
Ce qui invite à la méditation sur ce vieux proverbe chinois …

« Le travail de la pensée ressemble au forage d’un puits ; l’eau est trouble d’abord, puis elle se clarifie ».

2.

Coordination sectorielle :
Unir les compétences
face au réchauffement climatique

2022 marquera le parcours de la SPGE car l’année scelle la collaboration entre différents secteurs amorcée en 2021. Coordinatrice du secteur de l’eau, la SPGE met en place une réforme balisée par la création de plateformes partagées. Soutenue par le Gouvernement wallon, cette démarche repose sur le développement d’une vision pensée et mise en œuvre en commun par des acteurs et actrices unissant leurs compétences pour démultiplier les acquis. D’où l’élaboration d’écosystèmes en interaction. A l’instar de la nature, comme dans l’écosystème de la forêt, par exemple, où tout se tient.

Axée sur l’horizon 2030, cette approche déterminée vise à la transformation du secteur de l’eau en Wallonie, à la mesure des défis d’un monde qui évolue à l’allure d’un TGV.
Bref, tout commence par la réflexion menée sur ces questions de fond…

Comment optimiser l’impact environnemental du secteur de l’eau dans un contexte tendu, en raison du changement climatique et de l’émergence de nouvelles formes de pollutions ?

Comment assurer aux citoyens et citoyennes un accès durable à l’eau, cet « or bleu », tant en quantité et en qualité, tout en maîtrisant son prix, qui doit rester démocratique ?

Comment amplifier et accélérer la digitalisation et l’asset management, soit une gestion pointue, prudente, réfléchie, dans le respect des partenaires et de leurs formes de créativité? Autant de voies conduisant à l’édification d’un secteur capable de résilience, garant de l’esprit durable du projet.

En Wallonie s’impose au secteur de l’eau, dans un cadre international, d’optimaliser son empreinte écologique. Ceci dans un contexte hypersensible à tout ce qui concerne le respect de l’environnement. Pour 2027, l’Union européenne attend des états membres la restauration du bon état des masses d’eau. Il n’y a pas une minute à perdre.

Parce que le changement climatique et l’irruption de nouvelles formes de pollutions, constituent de nouvelles données du problème : des réalités qui réclament des gestes concrets, d’urgence. Dans la solidarité des acteurs impliqués.

À vrai dire, c’est depuis sa création que la SPGE est animée par le concept majeur du respect de l’eau. Mais sans cesse il faut revenir sur le métier. Chaque jour, la SPGE, avec les intercommunales réparties sur tout le territoire et ses divers partenaires, intervient pour rendre l’eau empruntée à la nature, après qu’elle ait été utilisée puis récupérée et enfin assainie. D’où un parcours complexe et trop méconnu encore, parce qu’en partie souterrain, depuis le réseau de plus de 20.000 kms d’égouts jusqu’à la sortie des installations de purification, ceci étant exprimé de manière lapidaire.

Ce défi permanent repose sur une vision à long terme, pour penser et construire les ouvrages nécessaires selon un cahier des charges prenant en compte, chemin faisant, les avancées en matière de protection de l’environnement.

« Se réinventer, c’est anticiper l’avenir »

Réduire les émissions de gaz à effet de serre est un autre objectif majeur du secteur de l’eau, pour 2030. D’où des investissements guidés par des critères de durabilité, pour assurer une eau de qualité, citoyenne car bien universel. Ce qui se traduit par la maîtrise du Coût-Vérité- Assainissement (CVA) tout en assumant le déploiement de la réalisation des investissements. Protéger au maximum les ressources en eau de la Wallonie est le leitmotiv de la SPGE.
Si la société privilégie la collaboration entre partenaires du secteur public de l’eau, la nécessité du changement rapide a permis de nouer ou renforcer des dialogues et d’établir de nouveaux compagnonnages. Cette mise en commun conduit aux écosystèmes coordonnés évoqués plus haut, conçus en tenant compte des priorités du plan industriel, reposant sur des plateformes sectorielles. Ce concept permet d’accentuer l’efficacité en réunissant des experts de leurs secteurs, dans un travail d’équipe, au sens le plus large. Un comité de coordination guide l’ensemble du projet pour assurer la continuité de l’action.
Chacune, chacun, avec son expertise particulière, dans une volonté de décloisonnement, augmente sa créativité dans les sept domaines suivants : Ressources et Environnement, Energie, Innovation et R&D, Investissements, Talents, Digital, Qualité d’eau.
Un signe de cette volonté d’effacer les barrières est le fait que la présidence du Comité de direction soit confiée depuis l’entame de 2022 à Eric Van Sevenant, par ailleurs président du Comité de direction de la SWDE. En définitive, ce mode opératoire contribue à la confiance accordée par les partenaires financiers, dont la banque Européenne d’Investissements (BEI). Tout est lié !

3.

Verviers, capitale wallonne de l’eau

Le siège social de la SPGE,
témoin de la volonté de préserver le patrimoine

Pour la Ville de Verviers, le 9 septembre 2022 et l’inauguration officielle du siège social de la Société Publique de Gestion de l’Eau prennent une signification qui dépasse celle de l’événement en soi. Avec Céline Tellier, ministre wallonne de l’Environnement, se retrouvent Muriel Targnion, bourgmestre de la ville, le président du conseil d’administration de la SPGE et des membres du personnel ainsi que des responsables tant de la SPGE que de la SWDE.

Fait significatif, le même jour, à quelques centaines de mètres de la rue des Ecoles – havre de la SPGE -, la Société Wallonne des Eaux inaugure elle aussi son siège social, situé rue de la Concorde. Le hasard fait bien les choses avec ce nom qui colle à la volonté de collaboration étroite des deux principaux opérateurs wallons en matière d’eau. Leurs activités se complètent, éléments complémentaires d’un puzzle dessinant un objectif commun.

La raison d’être des deux institutions n’est-elle pas de lutter en unissant tous les moyens tant humains que matériels en faveur de l’environnement ? De faire face aux défis tenant au changement climatique ? Pour assurer aux citoyens l’accès à une eau de qualité.

Cette entreprise se déroule dans le contexte d’une actualité vive aux mémoires, à Verviers qui jamais n’oubliera l’été 2021 et ses victimes.

Donc, en ce 9 septembre 2022, la cité confirme par ces inaugurations son statut de capitale wallonne de l’eau. Un titre dont l’origine remonte au XIXe siècle, quand la qualité de l’eau de la Vesdre permit de répondre aux besoins de l’industrie de la laine en particulier et du textile en général. D’où le développement de la ville, qui compte des artisans au savoir-faire réputé. S’élèveront alors ces bâtiments remarquables, de style néo-classique, tels le Palais de Justice, le Grand Théâtre, l’église Saint-Remacle ou encore la Société Royale d’Harmonie. C’est la raison pour laquelle, dans un esprit de continuité, pour son siège social, la SPGE a décidé de sauver et de restaurer la vénérable bâtisse de la rue des Écoles.

Verre, pierre, métal, lumière

Construite vers la moitié du XIXe siècle pour une abriter une école communale pour demoiselles, celle des origines évolua en école moyenne et comptera jusqu’à 24 classes en 1900. Durant la guerre 14-18, l’occupant allemand réquisitionne les lieux pour une imprimerie. Vient 1919, l’après-guerre, et la revendication pour les femmes d’accéder à une éducation qui les mène à l’université : en 1924, l’école moyenne se mue en lycée. Le temps de la guerre 40-45, les troupes allemandes revinrent hanter les lieux. Où s’installèrent ensuite les alliés américains. En 1949 l’établissement devient Lycée royal et, en 1977, est transplanté à Stembert. Puis, jusqu’aux années 90, le bâtiment abrite des futures infirmières pour se trouver en quête d’avenir.

Intervient par la suite le choix de la SPGE, pour son siège social, de participer à la sauvegarde du patrimoine. D’où la rénovation menée par le bureau d’architectes Henri Garcia (BAHG). Elle préserve la personnalité de ce bâtiment à l’atmosphère toute de clarté, avec sa toiture ouverte à la lumière et l’alliance de la pierre, du métal et du verre. Aujourd’hui, le lieu trouve son deuxième souffle au service de l’environnement, au départ de l’action sur l’eau à assainir. Professionnels de la construction et experts en patrimoine ont mené à bien une restauration respectant l’époque du lycée, avec la rénovation du blason et des pourtours des portes dans la verrière peinte à la main, pour reproduire l’effet du marbre. Des illustrations d’autrefois ont guidé ces choix, opérés avec sobriété, dans la perspective de la nef centrale rythmée d’arcades protégeant une série de portes donnant sur des bureaux à l’équipement fonctionnel. Le vénérable immeuble conjugue le respect du patrimoine et une approche contemporaine : la SPGE a investi dans l’énergie renouvelable, en intégrant des panneaux photovoltaïques et des équipements d’économie d’énergie dans le bâti sauvé. Magnifié.

Société publique de gestion de l'eau.

Siège social et administratif :
Rue des Écoles, 17/19, 4800 Verviers

Contact

Cellule communication

Nathalie Florin, Responsable communication nathalie.florin@spge.be

087 / 29 31 20

info@spge.be

Rapports d'activités

2000 - 2020  Pdf téléchargeables
2021 Rapport en ligne